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Allaiter un prématuré ? C’est possible !

Publié le : 11/06/2020 17:06:28
Catégories : Interviews et témoignages Rss feed

Allaiter un prématuré? Cela peut bien sûr sembler compliqué : bébé est bien souvent trop faible pour téter efficacement, la mise en place de la lactation demande organisation et détermination alors même que la jeune maman a besoin de toute son énergie pour faire face à cette situation compliquée...
Bébé prématuré

Mais le bénéfice de l'allaitement peut se révéler immense, tant pour la mère que pour l'enfant!

Tous les médecins des services de néonatalogie vous le diront : le lait maternel représente un atout de poids dans le développement optimum des bébés, particulièrement lorsqu'ils ont pris un peu d'avance sur leur venue au monde.
Sa composition, automatiquement adaptée aux besoins spécifiques du nourrisson, confère au lait maternel des qualités qu'aucune formule industrielle, aussi perfectionnée soit-elle, ne pourrait égaler.

Pour la jeune maman, qui se sent bien souvent impuissante et dépossédée de son rôle de mère, c'est l'occasion de reprendre la main. En s'investissant dans l'allaitement, elle a de nouveau l'occasion d'être actrice à part entière du destin de son tout-petit. Agir pour son bébé, même si cela passe d'abord par de longues séances de tire-lait, c'est l'aider à aller mieux.

C'est le choix qu'a fait mon amie Carine, qui a gentiment accepté de me raconter son expérience. Optimiste et positive de nature, elle a su affronter ces moments difficiles avec un pragmatisme inspirant. Une histoire qui saura, j'en suis sûre, aider d'autres mamans de prématurés à retrouver sourire et espoir.

"S’il y a bien une chose que l’on ne maîtrise pas, c’est la venue au monde d’un bébé ! 

Je ne dis pas ça pour la conception, évidemment, mais pour la période de gestation, à proprement parler. Quelquefois ça ne se passe pas comme prévu. 

Les médecins appellent ça des complications, moi j’appelle ça la « faute à pas de bol ». Une conjonction de trucs indépendants de notre volonté qui fait que ce moment de grâce peut se transformer en véritable cauchemar.... ou pas !

« Vous êtes MAP, madame... »

Hein ? Mais qu’est-ce qu’il me dit le monsieur ? Penché sur le moniteur de son appareil d’échographie, il fronce les sourcils et m’annonce que je présente, à 5 petits mois de grossesse, une menace d’accouchement prématuré (MAP).

Menace d’accouchement prématuré

Pour la petite histoire, j’ai eu la joie d’attendre mon premier enfant dans ma 27ème année. J’étais en pleine forme physique, sans aucune pathologie préalable à déclarer. J’ai pourtant fait attention dès que j’ai su qu’un petit être poussait dans mon bidou. Fini le sport, l’alcool, les talons, les marches trop rapides, etc. 

J’ai ralenti le rythme et j’ai profité de mon ventre qui s’arrondissait ! 
Future maman

Alors ce matin là, quand au bureau j’ai eu des drôles de sensations au niveau du bas ventre et les vertiges qui vont avec, je n’ai pas mesuré ce qu’il m’arrivait.

J’ai appelé mon gynécologue, lui décrivant mes symptômes et il m’a dit de passer dans l’heure. Ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Mais non. Comment penser que ma grossesse se déroulait mal alors que la vieille tout était encore merveilleux ?

Des contractions régulières et intenses

Apparement la MAP concernerait 10% des femmes enceintes. Elle est diagnostiquée quand il y a des contractions associées à une modification du col. Qu’il soit raccourci ou dilaté, il est considéré comme modifié.

J’ai tiré le gros lot : le mien était dilaté à 3 cm et je présentais des contractions rapprochées, régulières et intenses. Selon mon gynécologue, mon monitoring était digne de celui des femmes sur le point d’accoucher ! Génial ! Sauf que bébé comptait seulement 21 semaines d’aménorrhée (SA)...

Je vous passe la batterie de soins, les nombreux passages à l’hôpital - où les soignants osaient à peine me bouger de peur de relancer la machine à contracter - les Doppler à répétition et les longs moments de solitude, allongée dans mon lit, à craindre que mon bébé arrive trop tôt.
Doppler Femme enceinte

Retarder l’accouchement, se reposer et flipper

Je n’avais qu’un objectif : sortir des « zones de risque ». J’ai passé le cap de la très grande prématurité (28 SA) chez moi, dans mon lit mais connectée au monde extérieur grâce aux aménagements réalisés par mon mari.

Le stade de la grande prématurité a été plus compliqué. J’ai eu de nouvelles séries de contractions et je suis restée hospitalisée 3 semaines. Surveillée en permanence par des machines qui enregistraient le moindre de mes changements corporels, c’était bien moins sympathique qu’à la maison. Mais bon, on a passé la redoutable et fatidique 33 SA ! Menace d'accouchement prématuré

Je suis retournée à la maison, heureuse de retrouver le confort de mon cocon familial ! Mais j’ai perdu les eaux deux semaines plus tard. Le lendemain du nouvel an. 

Allaiter un prématuré ?

Timothée est arrivé à 35 SA +1 jour. Prématuré « moyen » selon les standards de la profession. 50 cm et 2,980 kg au compteur - un beau gros bébé pour un prématuré.  

L’accouchement s’est très bien déroulé. Sans douleur - merci la péridurale ! - et surtout sans problème. Je m’attendais tellement à ce que la loi de Murphy s’acharne encore sur nous !

« Votre bébé décline »

Sauf qu’en fait si.

A 30 minutes de vie il était en détresse respiratoire. Malgré l’oxygénothérapie par lunettes nasales, son cas s’est aggravé 18 heures plus tard. Il a été transporté en urgence à l’Institut de Puériculture et Périnatalogie dans le 14ème arrondissement de Paris.

Là bas, il n’y a généralement que des grands prématurés. Des petits bouts de choux qui luttent pour survivre, aidés par des soignants hors normes et super investis. Ils avaient surnommé mon fils « le petit sumo » du fait de ses mensurations. Ils ont été incroyablement rassurants aussi, me disant que ses soucis de santé n’étaient qu’une petite faiblesse et que tout allait très rapidement rentrer dans l’ordre.

Timothée a été placé dans une petite couveuse tout confort, branché à des tas de machines qui bipaient en permanence. Moi, je désespérais dans mon lit d’hôpital, loin de lui, dans le 18ème arrondissement....

La maladie des membranes hyalines

Timothée a « contracté » la maladie des membranes hyalines. Ne me demandez pas en détail ce que c’est exactement mais je peux vous dire ce que j’en ai compris. Imaginez un ballon qu’il faut gonfler pour un anniversaire par exemple. Quand vous soufflez dedans, il faut y aller fort pour « détendre » le caoutchouc. Si vous relâchez l’air pour le gonfler à nouveau : ce sera bien plus facile. 

Pour les nouveaux nés c’est pareil : ils pleurent généralement à la première respiration car gonfler leurs alvéoles pour la première fois c’est dur ! Mais dès que le processus a été amorcé : la suite se fait simplement.

Pour mon bébé, chaque respiration était comme une première fois. Il s’épuisait et il fallait l’aider. 

Et comme il était connecté à un respirateur pour le soulager, il ne pouvait pas se nourrir naturellement. Les soignants lui ont posé une sonde gastrique, liée à une seringue automatique, qui lui prodiguait la quantité de lait dont il avait besoin. Bébé prématuré en couveuse

« Vous allez allaiter madame ? »

Quand le responsable du service m’a posé cette question je suis restée sans voix. Il faut dire qu’entre mes soucis de grossesse et les inquiétudes que je vivais actuellement, la question ne m’avait même pas effleurée !

Devant mon air abruti, il a ajouté que ce serait bon pour le petit et favoriserait sa guérison. Mais que si je ne souhaitais pas allaiter il existait des laits maternisés adaptés aux prématurés.

J’avoue ne pas avoir réfléchi longuement, n’étant ni pour ni contre l’allaitement, je me suis dit qu’il fallait tenter l’expérience !

Le pédiatre m’a cependant averti : allaiter un bébé prématuré est tout à fait possible, mais nécessite une « petite préparation ». En effet, Timothée n’était pas en mesure de téter avec ses appareils. Mon lait passerait par la seringue. Et surtout, il fallait que je stimule ma propre production. D’une part pour qu’elle ne se tarisse pas. D’autre part, parce que les réflexes de succions - non stimulés par la sonde - pourraient être moins efficaces pour la suite.

Prématurité et allaitement : une petite préparation s’impose !

Pour stimuler ma lactation, il m’a accompagné dans une salle où étaient entreposés plusieurs tire-lait automatiques. Il m’a montré comment faire et s’en est allé doucement, me laissant à mon affaire. Dans cette salle, au milieu des bruits d’aspirations, je me suis imaginé le quotidien des vaches laitières. Pas très glamour mais nécessaire. J’avais vécu bien pire et surtout j’étais motivée !
Allaiter un prématuré - tire-lait

Une préparation efficace

La première fois les résultats étaient désespérants ! J’ai recueilli un tout petit fond de biberon. Pas de qui nourrir mon bébé, même prématuré !

Devant ma mine déconfite, les infirmières m’ont expliquées : au début on récolte le colostrum, un super lait plein de nutriments. Il est produit en petite quantité et laissera rapidement place au lait maternel. Elles étaient enthousiastes, bienveillantes et rassurantes. 

J’ai continué mes séances, passant de la couveuse de Timothée au lactarium, à un rythme assez régulier. En évitant d’y aller quand d’autres mamans étaient déjà sur place. Par pudeur, pour ne pas les déranger et pour ne pas l’être à mon tour.

Au bout de 3 jours tout était en place. J’étais fin prête pour l’allaitement. Et ça tombait bien, car deux jours plus tard on a tenté une première mise au sein !

Quand deux novices se rencontrent

Je décrirais cette première expérience comme la rencontre de deux incompétents. Mon bébé avait 6 jours. Je n’avais jamais allaité et je ne savais pas comment m’y prendre. La sonde de Timothée avait été retirée peu de temps avant la tentative, et, n’ayant depuis sa naissance ni vu un téton ni une tétine, il était totalement paumé !

Heureusement que le pédiatre a pris le temps de nous montrer, à Timothée et moi, comment nous y prendre. Un peu de patience, d’application, d’essais improductifs et de situations cocasses, et nous avons réussi !

Mais il est vrai que sa succion était quelque peu chaotique. Tantôt il n’aspirait rien du tout et s’énervait de devoir tout recommencer, tantôt il serrait tellement fort que j’avais l’impression que mes tétons passaient une mammographie !

Ode au tire-lait !

Avec le recul, j’ai réalisé que stimuler la lactation grâce au tire-lait était plus que bénéfique. En effet, je n’ai jamais eu de crevasses ni aucune sensation de gêne et il me suffisait d’appuyer un peu sur ma poitrine pour aider mon fils s’il tétait trop légèrement. 

C’est une « astuce » que j’ai donné à toutes mes copines allaitantes qui craignaient de devoir arrêter par inconfort ou douleurs. Essayez le tire-lait ! 

Passé le premier mois de « rodage » nous avons instauré nos rituels tendresses et complicités. J’ai allaité Timothée 6 mois durant. Et j’ai adoré !

Profitez !

J’ai recommencé pour mon cadet et ma benjamine. Pendant 6 mois et 7 mois et demi. La petite coquinette ne voulait pas me lâcher ! Là encore, tout s’est bien passé. 

Et pour celles qui se posent la question : mes deux grossesses suivantes se sont déroulées sans accroc. Nous n’avons jamais compris pourquoi celle de mon ainé a été plus compliquée. 

Mais au travers de cet épisode stressant et chaotique j’ai fait une incroyable découverte : l’allaitement. Je n’y serais peut être pas venue sans nos mésaventures. Je serai passée à côté de ces moments de douceurs et de tendresses, d’échanges et d’émerveillements. Des moments uniques qui - à l’échelle d’une vie - durent très peu de temps.

C’était il y a 14 ans. Quand je pense que c’est fini pour moi j’ai un petit pincement au coeur. Aux mamans de prématurés je dirais : oui, vous pouvez allaiter votre bébé ! L’adaptation sera peut être plus longue mais c’est possible ! A toutes les mamans je rajouterais : et surtout profitez !

J’avoue que le seul « truc » qui me manquait c’était d’avoir de jolis habits d’allaitement chouettes et pratiques. Mais ma copine Marjorie n’avait pas encore développé Glamformum, sinon vous pensez bien que j’aurai dévalisé toute la collection !"

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