Publié le : 02/06/2022 10:07:40
Catégories : Allaiter au quotidien
Il crée actuellement la polémique dans tous les médias : le frein de langue est au centre de bien des débats, dans notre pays comme ailleurs.
En France l’Académie de médecine s’alarme du nombre croissant de frénectomies (procédure chirurgicale visant à libérer le frein de langue), jugeant la plupart des opérations inutiles.
Au Brésil, en revanche, la loi oblige les médecins à rechercher et diagnostiquer les freins de langue dès la maternité, pour éviter de futures complications.
Les freins de langue : phénomène de mode, ou réel problème de santé publique?
Je me suis penchée sur la question pour essayer d’y voir plus clair.
Sommaire
Quand on parle de frein de langue, on fait le plus souvent référence à cette petite bande de peau qui relie la langue au plancher buccal.
Si vous êtes comme moi, vous aurez beau vous regarder dans le miroir en soulevant la langue, vous ne verrez strictement rien. Car tout le monde n’est pas égal en matière de frein de langue!
Alors pourquoi certains ont la langue arrimée au plancher presque jusqu’au bout quand d’autres ne semblent pas avoir le plus petit frein ?
L’explication réside dans notre vie in utero.
Pendant la grossesse, quand la bouche du foetus se forme, la langue est partie intégrante du plancher buccal.
Plus tard au cours du développement du bébé, intervient un phénomène appelé apoptose (ou mort cellulaire programmée) : une partie des cellules qui relient la langue au plancher de la bouche vont mourrir pour permettre la différenciation des deux structures.
De cette façon, la langue devient un élément mobile, relié au reste de la bouche uniquement par sa base.
NB : Ce même phénomène de mort cellulaire intervient également dans le processus de séparation des doigts et des orteils (initialement tous reliés entre eux in utero).
Pour des raisons encore mal connues, cette mort cellulaire programmée est parfois incomplète.
Cela laisse la langue attachée au plancher buccal, de manière plus moins restrictive, et plus ou moins visible.
Selon différentes études, entre 20 à 25% des bébés naîtraient aujourd’hui avec un frein de langue.
Le frein de langue est un reste de tissu embryonaire reliant la surface inférieure de la langue au plancher buccal, susceptible de restreindre le mouvement normal de la langue.
En un mot comme en cent, le frein de langue ne sert à rien.
Comme évoqué précédemment, il s’agit simplement d’un raté dans le processus embryonnaire.
La meilleure preuve de son absence d’utilité fonctionnelle réside dans le fait que quantité de personnes vivent parfaitement sans.
Le terme “frein” peut induire en erreur. Cette petite bande de peau peut certes agir un peu comme le frein à mains d’une voiture... mais elle peut aussi servir uniquement de décoration (pas forcément super seyant mais bon...)!
Ce qu’il est impératif de comprendre, c’est que tous les freins de langue ne sont pas restrictifs.
C’est uniquement lorsque la présence du frein de langue limite le mouvement de la langue qu’il peut avoir un impact négatif sur la vie de l’enfant.
On parle alors de frein de langue restrictif ou ankyloglossie.
Imaginez que vous attachez à votre langue un élastique très court la reliant à votre plancher buccal.
Vous ne pouvez pas tirer la langue, vous ne pouvez pas passer votre langue sur vos dents.
Parler représente un véritable défi! En effet, pour prononcer certains sons, vous avez impérativement besoin d’élever tout ou partie de votre langue jusqu’à votre palais!
Pour vous en convaincre, essayez de prononcer la lettre D ou la lettre T sans que votre langue touche votre palais... Alors? Pas si simple hein?
Mais parler n’est malheureusement pas la seule activité fortement compliquée par un frein de langue restrictif.
Manger aussi devient un véritable casse-tête : mastiquer mais aussi avaler requiert la participation active de la langue!
Il suffit par exemple de manger une de ces délicieuses petites chips de maïs pour vous en convaincre. Lorsqu’elle s’éparpillera en une multitude de petits morceaux dans votre bouche, vous verrez que la langue fera immédiatement son boulot en allant récupérer chaque miette coincée un peu partout.
Mais si elle était incapable de les atteindre? Vous vous retrouveriez avec des bouts de chips bien installés entre la gencive et la joue. Vous n’auriez plus qu’à aller les chercher avec vos doigts!
En faisant ce petit exercice mental, vous visualisez mieux les soucis que peut provoquer un frein de langue restrictif.
On n’insistera jamais assez sur ce fait : un frein de langue ne présente un souci que lorsqu’il implique une limitation des mouvements de la langue.
Si votre langue est relié à la bouche par une fine bande de peau, suffisamment longue et élastique, alors vous ne ressentirez probablement aucun gêne!
On peut différencier deux grands types de frein de langue : le frein de langue antérieur et le frein de langue postérieur.
Le frein de langue antérieur est certainement le plus facile à diagnostiquer : c’est la fameuse bande de peau visible sous la langue.
Elle peut être plus ou moins longue, s’attacher plus ou moins proche du bout de la langue, et être plus ou moins serrée.
Ce type de frein, s’il est restrictif, est généralement diagnostiqué rapidement car il se voit!
Il n’en est pas de même pour son cousin plus mystérieux : le frein de langue postérieur.
Ce deuxième type de frein est bienplus difficile à repérer et a souvent desconséquences plus insidieuses.
Il s’agit d’une structure épaisse et serrée, inclue dans la structure même de la langue, et qui en limite les mouvements.
Comme nous le verrons par la suite, son diagnostic nécessite un examen particulièrement attentif, réalisé par un professionnel qualifié.
Bien moins visible qu’un frein antérieur, le frein postérieur peut passer totalement inaperçu et avoir des conséquences importantes sur la santé et le bien-être de l’enfant.
Bon à savoir : Beaucoup de professionnels s’accordent à dire que tout frein de langue antérieur à une composante postérieure.
Comme je l’ai évoqué plus haut, un frein de langue restrictif entraîne des symptômes chez Bébé. Si votre tout-petit a un frein antérieur visible mais ne semble pas gêner le moins du monde, il est totalement inutile de vous inquiéter.
Vous pouvez dès à présent abandonner la lecture de cet article, et profitez de ce moment pour prendre soin de vous!
Si, par contre, vous soupçonnez un frein de langue restrictif, je vais vous donner ici quelques indices qui vous permettront d’en avoir le coeur net.
Dans les premières semaines de sa vie, Bébé n’utilise généralement sa langue que pour... manger.
Les problèmes autour de l’alimentation seront donc les premiers à vous mettre la puce à l’oreille.
Généralement, les mamans qui allaitent sont les premières à prendre conscience d’un problème de frein de langue.
Sans entrer dans les détails, l’allaitement au sein nécessite de la part de Bébé une utilisation de sa langue plus intensive et efficace que l’allaitement au biberon.
Une mauvaise succion aura également des conséquences plus visibles sur la mère que sur le biberon. On n’a encore jamais entendu un biberon se plaindre d’être maltraité... mais qui sait ce que l’avenir nous réserve! #biberonconnecté.
Une étude réalisée en 2008 a utilisé un système d’imagerie à ultrasons pour étudier la manière dont se passe la tétée dans la bouche de Bébé.
Contrairement à la croyance couramment répandue, Bébé n’utilise pas le téton comme une paille qui lui permettrait d’aspirer le lait présent dans le sein.
Il utilise au contraire sa langue dans un mouvement montant et descendant.
Pour faire simple, la pointe de la langue, ainsi que les lèvres, entourent le mamelon. La bouche est ainsi close de manière hermétique.
A intervalles réguliers, la mâchoire inférieure s’abaisse, créant un vide d’air à l’intérieur de la bouche.
C’est la différence de pression entre la bouche et le sein qui va permettre au lait de couler.
Lorsque les mouvements de Bébé sont restreints par un frein de langue, le mouvement de la mâchoire vers le bas entraîne la langue avec elle.
La bouche n’est alors plus hermétiquement close. Le vide ne peut pas se faire.
Bébé va alors utiliser d’autres muscles (ses joues par exemple) pour créer le vide d’air nécessaire à l’éjection du lait.
Ce mouvement, non naturel, est moins efficace et plus fatiguant. De plus, la mauvaise succion peut entraîner douleurs, crevasses et engorgements chez la maman allaitante.
L’arrière de la langue joue également un rôle primordial dans la déglutition. Si Bébé ne peut la mouvoir normalement, il risque de s’étouffer, ou d’avaler de l’air.
Passons ici en revue les divers signes qui peuvent vous alerter en cas de frein de langue restrictif.
Observez votre bébé pendant la tétée :
Il se pourrait bien qu’il ait effectivement un frein de langue restrictif.
D’autres symptômes peuvent compléter le tableau diagnostic : Bébé s’étouffe régulièrement pendant les tétées, il a des ampoules de lèvres, il peine à prendre du poids...
Si votre tout-petit cumule plusieurs de ces signes, il présente probablement un problème de succion. Notez que ce souci n’est pas obligatoirement lié à un frein de langue restrictif.
Un réflexe d’éjection fort par exemple peut expliquer le lait qui s’écoule sur les côtés de la bouche, et le fait que Bébé s’étouffe souvent. Le lait coule tout simplement trop vite pour lui.
Il convient de croiser ces indices avec vos symptômes personnels pour confirmer la piste du frein de langue restrictif.
Lorsque Bébé ne peut ouvrir suffisamment la bouche, ou bouger sa langue de manière adéquate, le mouvement de succion inadapté provoque chez vous des symptômes fort désagréables :
Les douleurs et crevasses, fruits des efforts de Bébé pour compenser l’amplitude de mouvement limitée de sa langue, sont généralement les premiers symptômes qui vous poussent à consulter.
Là-encore, elles ne sont pas forcément dues à un frein de langue restrictif : une mauvaise position d’allaitement aurait les mêmes effets. → Ces 5 règles d’or peuvent vous aider à trouver une bonne position d'allaitement.
Les engorgements et mastites sont dus au mauvais drainage du sein. Bébé étant incapable de téter correctement, il ne peut transférer tout le lait dont il a besoin. Il reste insatisfait, et vos seins ne sont pas suffisamment vidés, d’où les complications.
Si vous êtes confrontée à ce type de désagréments de manière régulière, il est utile de faire appel à une consultante en lactation IBCLC. Elle sera à même d’identifier la (les) cause(s) du problème et de vous aider à le régler.
Vous soupçonnez un frein de langue d’être responsable de tous vos déboires avec l’allaitement?
Un premier test consiste à vérifier si Bébé peut lever sa langue suffisamment pour toucher son palais lorsque sa bouche est grande ouverte. Si vous sentez une restriction, il est temps de demander l’avis d’un professionnel qualifié.
Vous pouvez également compléter le questionnaire d'aide à l'identification des freins buccaux (à télécharger ci-dessous).
Si vous avez répondu oui à plus de 8 questions, il y a de fortes chances que Bébé souffre effectivement d’un frein de langue restrictif.
Si vous soupçonnez un frein de langue, votre premier réflexe sera peut-être d’en discuter avec votre pédiatre.
En tant que médecin responsable de la santé et du bien-être de votre enfant, cela peut paraître tout indiqué. Pourtant, il faut savoir que tous les praticiens ne sont pas formés au diagnostic des freins de langue, notamment les freins postérieurs.
Si, malgré la présence des différents symptômes évoqués ci-dessus, votre médecin traitant balaye vos doutes sans prendre la peine d’examiner consciencieusement votre enfant (dans les conditions exposées ici), il vous faudra sans doute vous résoudre à consulter un praticien spécifiquement formé au diagnostic des freins de langue.
Les consultantes en lactation IBCLC sont généralement les mieux informées sur le sujet. Certains spécialistes, dont les dentistes et les ORL, peuvent également avoir suivi des formations spécifiques à la détection des freins de langue.
Les consultantes en lactation sont généralement les premières à tirer la sonnette d’alarme en cas de frein de langue restrictif.
De par leur pratique, elles sont régulièrement confrontées à ce type de problème et sont à même d’en reconnaître les signes.
Si vous allaitez et rencontrez des difficultés avec l’allaitement, faire appel à une consultante en lactation semble le choix le plus évident.
Non seulement elle sera capable de vous confirmer la présence d’un frein de langue s’il existe, mais elle pourra également vous orienter dans la bonne direction si elle ne détecte aucun frein.
Si vous n’allaitez pas, ou si aucune consultante n’est disponible dans votre secteur, vous pouvez vous tourner vers un dentiste, ou vers un ORL (oto-rhino-laryngologiste : spécialiste des affections de l’oreille, du nez et de la gorge).
NB : tous les dentistes et ORL n’ont pas suivi de formation spécifique à la détection des freins de langue.
Pour trouver rapidement un praticien au fait des dernières découvertes en matière de freins, vous pouvez vous rendre sur le groupe Facebook dédié.
Les parents de votre région seront à même de vous conseiller un spécialiste, et pourront également partager avec vous leur expérience.
Aucun praticien, si doué soit-il, ne peut diagnostiquer un frein de langue (ou de lèvre) restrictif simplement à partir d’une photographie.
Le frein de langue peut effectivement être très visible... et n’avoir aucun impact sur la mobilité de la langue de votre enfant.
Il est également important de préciser que la capacité de Bébé à tirer la langue ne prouve pas qu’il ne possède pas un frein restrictif.
La sensation tactile, les tests de mobilité et le parcours de Bébé sont des pièces importantes du puzzle.
Ces éléments ne doivent pas être négligés au profit d’un pseudo-diagnostic uniquement basé sur l’aspect visuel.
Comment diagnostiquer un frein de langue restrictif
Comme évoqué précédemment, le praticien commence généralement par interroger les parents et recueillir les antécédents médicaux de l’enfant. Il posera également des questions sur les raisons qui les poussent à soupçonner un frein de langue.
Il prendra ensuite le temps d’examiner Bébé de manière plus poussée que ne le fait habituellement un pédiatre lors d’un examen de routine
Pour évaluer la mobilité réelle de la langue, le praticien (consultante en lactation/ dentiste / ORL/ pédiatre) commence par allonger Bébé sur une surface plane.
Il se place ensuite derrière la tête de Bébé, de manière à pouvoir l’examiner à son aise.
Il utilise alors deux doigts (généralement ses deux index) pour tenter d’amener la langue de Bébé vers son palais.
Le praticien prend note de la tension, de l’élasticité et de la longueur du frein de langue s’il est visible.
Dans le cas d’un frein postérieur, une tension au niveau de la base de la langue, ou une restriction quelconque de mobilité permettra d’établir le diagnostic.
Cet examen sert également à déterminer la présence éventuelle d’un frein de lèvre, souvent associé au frein de langue dans les complications avec l’allaitement.
Le praticien prend ensuite le temps de discuter avec les parents des éventuels suites à donner.
S’il l’estime nécessaire il peut proposer une frénectomie, c’est à dire l’excision chirurgicale du ou des freins.
Rappelons tout d’abord (c’est essentiel) que si le frein de langue n’est pas restrictif, il est absolument inutile de le couper.
Seul un frein diagnostiqué comme réellement restrictif pourra faire l’objet d’une intervention.
L’idée de découper une partie de la langue de Bébé peut a priori sembler barbare et certains parents y sont farouchement opposés.
Ils craignent d’imposer à leur Bébé une douleur inutile. Après tout, si la Nature a doté Bébé d’un frein de langue, il n’y a pas de raison d’intervenir.
Pour mieux comprendre l’utilité de la frénectomie, on peut faire un parallèle avec la syndactylie.
La syndactylie (ou le fait de naître avec deux doigts reliés entre eux) résulte du même processus d’apoptose incomplète que l’ankyloglossie (ou frein de langue).
In utero, quand la main se forme, les doigts sont tous reliés entre eux. Plus tard, le fameux phénomène de mort cellulaire programmée permet de créer cinq structures distinctes.
Lorsque l’apoptose est incomplète, le bébé naît avec les doigts collés.
Un chirurgien interviendra pour les séparer, afin que l’enfant puisse bénéficier d’une mobilité normale.
On ne se pose alors pas la question de savoir si l’enfant aura besoin de ses cinq doigts, ou si la douleur liée à l’opération en vaut la peine.
Les conséquences d’une telle malformation sur la vie future de l’enfant sont évidentes, ce qui permet de simplifier la décision.
En cas d’ankyloglossie, les pédiatres non formés conseillent généralement à la mère d’abandonner simplement l’allaitement au profit du biberon. De cette façon, pensent-ils, le problème sera réglé, et aucune opération ne sera nécessaire.
Pourtant, les difficultés d’allaitement sont loin d’être les seules conséquences connues d’un frein de langue.
Pour évaluer l’utilité de la frénectomie, il est donc utile de regarder plus précisément l’impact que le frein peut avoir sur la vie de l’enfant.
On l’a vu, les premiers signes d’un frein de langue apparaissent généralement dès le début de l’allaitement.
Les douleurs et crevasses provoquées par la mauvaise succion de Bébé alertent la jeune maman, et la faible prise de poids donne une autre indication importante.
Bon à savoir : la prise de poids des bébés allaités est différente de celle des bébés nourris au biberon.
Si vous avez un doute, comparez la courbe de Bébé aux courbes de référence de l'OMS, établies pour les bébés allaités.
D’autres signes pointent également vers un problème de frein de langue restrictif.
Certains bébés peuvent en effet souffrir de coliques ou de reflux gastro-oesophagien, deux pathologies en lien étroit avec les freins de langue et de lèvres.
A cause du frein, la succion de Bébé est inefficace. La tétée lui demande beaucoup d’effort, et il n’est pas rare qu’il abandonne en cours de route, trop fatigué pour aller jusqu’à vider le sein.
Le saviez-vous?
Le lait de début de tétée, très aqueux et fortement concentré en lactose, est très différent du lait de fin de tétée, riche en gras et en nutriments essentiels à la digestion.
Si Bébé n’a pas la force de vider le sein, il ingère trop de lactose sans les éléments nécessaires pour le digérer.
Il risque donc de souffrir de coliques digestives.
Un tout-petit qui pleure beaucoup dans les heures qui suivent les repas, se tortille et semble constamment inconfortable souffre peut-être simplement d’un frein de langue restrictif.
→ Découvrez toutes nos astuces pour en finir avec les coliques du nourrisson par ici.
Le corps humain est une machine extraordinaire, qui s’adapte à l’infini pour assurer la survie de l’espèce.
Lorsque Bébé ne tète pas correctement, il ne reçoit pas suffisamment de lait et sa santé risque d’être menacée.
Il semble que le corps de sa mère trouve parfois une façon détournée de contourner ce handicap. Il éjecte le lait très rapidement et en grande quantité, afin que Bébé puisse tout de même en absorber assez pour survivre : c’est le fameux réflexe d’éjection fort (REF).
→ Cliquez ici pour en savoir plus sur le REF.
Ce mécanisme, qui peut sembler formidable puisqu’il permet à Bébé d’être nourrit malgré son frein de langue, a néanmoins un inconvénient de taille.
En essayant de gérer le flux de lait trop abondant, Bébé avale souvent une grande quantité d’air.
Cet air peut ressortir par la bouche, entraînant avec lui une bonne partie du contenu de l’estomac.
Ces régurgitations, si elles sont trop fréquentes, peuvent provoquer des brûlures au niveau de l’oesophage.
On parle alors de reflux gastro-oesophagien ou RGO.
Si vous pensez vous-même avoir un réflexe d’éjection fort, ou si Bébé souffre de RGO, la piste du frein de langue n’est pas à écarter.
Bien souvent lorsque Bébé n’arrive pas à téter correctement, ou que sa courbe de poids n’est pas dans la norme, votre pédiatre vous suggèrera peut-être de lui donner des biberons en complément de l’allaitement.
La succion au biberon nécessite en effet moins d’effort : le réflexe d’éjection n’a pas besoin d’être amorcé et le lait coule tout seul.
Bébé pourra donc être rassasié plus facilement.
Cependant, en introduisant cette nouvelle forme d’alimentation, vous devrez probablement renoncer totalement à l’allaitement.
Moins stimulée, votre lactation va rapidement décroître.
Et Bébé risque fort de faire une confusion sein/tétine, et de refuser purement et simplement le sein.
Pourquoi se fatiguer à téter quand l’alternative (le lait maternisé) est accessible sans grand effort ?
Vous êtes prête à renoncer à l’allaitement pour le bien-être de Bébé?
C’est tout à fait compréhensible : supporter chaque jour les douleurs de l’allaitement est une chose, mais voir la courbe de poids de Bébé stagner pousse toute maman à remettre ses choix en question.
Toutefois, il faut signaler que les problèmes de Bébé ne seront pas forcément régler avec le biberon.
Si certains enfants trouvent l’apaisement dans ce changement, d’autres au contraire tombent de charybde en scylla.
Leur frein de langue les empêche parfois de gérer le débit plus rapide du biberon : ils toussent et s’étouffent régulièrement pendant les repas.
On voit également du lait s’écouler au coin de leur bouche, seule façon d’évacuer le surplus.
Donc gardez en tête que, si certains enfants s’accommodent avec bonheur d’un passage au bib, d’autres feront au contraire face à de nouvelles difficultés.
Une tétine à débit réduit pourra alors être adoptée pour minimiser les risques.
Sachez que, dans tous les cas, opter pour le biberon ne règlera jamais le problème sous-jacent.
Le frein de langue de Bébé pourrait malheureusement venir se rappeler à votre bon souvenir dans un avenir proche.
Lorsque Bébé approche de ses 6 mois de vie, il passe naturellement à des aliments plus substantiels.
Le rôle de la langue va alors évoluer et la restriction provoquée par le frein risque de poser de nouveaux problèmes.
Pour bien le comprendre, faisons de nouveau appel à notre imagination.
Visualisez vous en train de mâcher un bon morceau de pain frais.
La mie fond sur votre langue, la croûte ramollie finit par se fractionner en petits morceaux, faciles à avaler... C’est le mets idéal pour un bambin qui fait ses dents!
Concentrez-vous à présent sur les mouvements de votre langue. Sans que vous en ayant pleinement conscience, elle se livre à un véritable ballet dans votre bouche.
Elle pousse les gros morceaux vers vos molaires pour qu’ils y soient broyés, récupère les miettes égarées entre vos gencives et vos joues, nettoie les interstices entre vos dents...
Sans oublier son rôle primordial dans la déglutition!
Tout cela est le fruit d’un entraînement commencé dès la naissance, et qui nécessite une pleine mobilité de tous les muscles de la bouche.
Les bébés présentant un frein de langue restrictif sont fortement handicapés dans cet apprentissage.
Ils développent généralement des techniques pour contourner le problème, usant et abusant des muscles des joues et des lèvres pour faire le job.
Mais cela leur demande du temps (on a l’impression qu’il leur faut des heures pour terminer de manger) et beaucoup d’énergie!
Et bien sûr, certaines textures (comme les fameuses chips de maïs évoquées plus haut) sont tout simplement ingérables. Les enfants vont donc se cantonner à quelques plats faciles à mâcher et à avaler.
Il en résulte que ces enfants sont souvent considérés comme “difficiles” vis à vis de la nourriture. Ils “n’aiment” rien!
Des enquêtes menées après frénectomie montrent qu’il ne s’agit en fait pas d’un problème de goût, mais bien des soucis posés par la texture des aliments rejetés.
Une fois leur frein de langue coupé, les enfants se mettent rapidement à apprécier tous ces aliments jusque-là considérés comme immangeables!
L’alimentation n’est pas le seul domaine de compétence de la langue.
Chez l’être humain, elle joue également un rôle essentiel dans la communication.
Chez les enfants n’ayant jamais été allaités, c’est bien souvent lorsqu’ils commencent à parler que le problème de frein de langue est détecté.
Certains sons sont tout simplement impossibles à prononcer si la langue n’a pas la mobilité nécessaire.
Les visites répétées chez l’orthophoniste sont d’ailleurs dans ce cas totalement inutiles (et parfois très pénibles et humiliantes pour l’enfant).
Si vous êtes chanceux, l’orthophoniste de votre enfant aura été formé à la détection des freins de langue. Il pourra alors vous orienter vers un professionnel qualifié pour procéder à la frénectomie.
Il est important de noter qu’une fois l’opération effectuée, de nouvelles séances d’orthophoniste seront sans doute nécessaire pour réapprendre à l’enfant à utiliser sa langue normalement.
Outre l’alimentation et la parole, la langue joue également un rôle fondamental dans le développement de la structure faciale de l’enfant.
A la naissance, le palais du nouveau-né forme une sorte de triangle. Il s’aplatira et s’élargira sous l’action de la langue, qui au repos, s’appuie naturellement sur le palais.
Lorsque le frein de langue est si restrictif que la langue ne peut prendre cette position, cela impacte parfois dramatiquement le développement cranio-facial de l’enfant : le palais reste étroit et fortement arqué, ce qui limite la place des dents définitives.
Ces dernières pousseront alors de travers, nécessitant des années de soins orthodontiques coûteux et franchement douloureux.
Le palais étant également le plancher du nez, cela peut entraîner d’autres conséquences fâcheuses au niveau de la respiration.
La forme inadaptée du palais est l’une des conséquences qui ne pourra être rectifiée par une frénectomie tardive.
En effet, jusqu’à ses 9 mois environ, les os et cartilages de Bébé sont souples et malléables pour permettre au crâne de continuer à se développer après sa naissance.
A la fin de la première année de vie, la croissance rapide du crâne stoppe. Les os se solidifient et la forme de la tête ne change pratiquement plus.
Si le frein de langue de Bébé est coupé tardivement, la nouvelle mobilité de la langue ne pourra donc plus influer sur la forme du palais.
Enfin, il faut noter que dans certains cas, un frein de langue peut entraîner des problèmes de sommeil.
Les enfants (et les adultes) souffrant d’un frein ont tendance à respirer essentiellement par la bouche.
Pendant la nuit, lorsque la langue ne peut se reposer sur le palais, elle reste appuyée sur le plancher buccal.
Il arrive qu’elle s’enroule et obstrue la gorge : l’air ne passe plus!
Cela provoque généralement le réveil du dormeur... un évènement qui peut se répéter de nombreuses fois au cours de la nuit.
Si vous notez que votre enfant, même pendant la journée, a tendance à respirer par la bouche, il peut être utile d’explorer la piste d’un frein de langue restrictif non détecté.
On l'a vu, un frein de langue restrictif peut entraîner de nombreux problèmes, certains poursuivant même son porteur jusqu’à l’âge adulte.
Faire couper le frein de langue de votre bébé ne prendra en revanche que quelques secondes (de 15 à 30 secondes selon les cas) et n’engendra qu’une légère douleur, bien vite oubliée.
L’idée de faire couper le frein de langue de votre enfant vous fait peur?
Voyons ensemble les quelques étapes simples nécessaires pour se débarrasser de cette petite corde si handicapante.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de rappeler encore une fois que seuls les freins de langue restrictifs, qui limitent véritablement la mobilité de la langue, doivent faire l’objet d’une opération.
Si l’enfant ne présente aucun problème d’aucune sorte, il est tout simplement inutile d’opérer.
Lorsque l’existence d’un frein restrictif est établie par un professionnel, il est temps de vous mettre à la recherche d’un praticien compétent pour pratiquer l’opération.
Il est essentiel de noter que les pédiatres, ORL et dentistes ne sont tous formés à s’occuper des freins de langue.
Le cursus médical de ces spécialités ne prépare, à ce jour, pas particulièrement à cette opération.
Les professionnels de santé qui pratiquent cette intervention ont normalement suivi une formation spécifique, et se tiennent au courant des dernières recherches sur la question des freins de langue.
Il n’existe malheureusement pas d’annuaires regroupant les praticiens compétents sur le sujet.
Cependant, la consultante IBCLC, ou le dentiste ayant posé le diagnostic devrait être à même de vous aiguiller vers une personne qualifiée pour pratiquer l’opération.
Vous pouvez aussi vous renseigner auprès des parents qui ont déjà eu recours à la frénectomie dans votre région, sur le groupe Facebook dédié.
Vous y trouverez également des retours d’expérience de parents ayant vécu cette situation, ainsi que des réponses à vos éventuels questionnements.
Gardez en tête que le choix du praticien est essentiel. Un frein de langue relâché de manière incomplète n’apportera aucune amélioration des symptômes de votre enfant, et représente donc une procédure inutile.
Il est donc primordial de prendre le temps de vérifier avec d’autres parents ayant déjà eu affaire au médecin que vous envisagez de contacter s’ils sont pleinement satisfaits des soins reçus.
NB : Lorsque vous demandez ces retours, rappelez-vous qu’une mauvaise expérience ne signifie pas forcément que le professionnel n’est pas qualifié, à condition qu’elle soit contrebalancée par de nombreux avis favorables.
Le jour du rendez-vous, le praticien vous posera toutes les questions nécessaires pour confirmer le diagnostic et discutera avec vous de la méthode qu’il compte utiliser.
Il vous donnera également toutes les consignes nécessaires concernant les soins post-opératoires.
Ce sera l’occasion de l’interroger sur tous les points qui pourraient rester flous pour vous à ce stade.
Votre praticien devrait maîtriser les questions concernant les freins antérieurs et postérieurs, connaître les conséquences possibles d’un frein non traité, et insister fortement sur l’importance des exercices post-frénectomie.
Une fois rassuré sur les compétences de votre médecin, vous serez plus serein lorsqu’il procèdera à la frénectomie.
La procédure est rapide et comporte peu de risques. La seule complication possible réside dans d’éventuels saignements, légers à modérés.
Aucune anesthésie n’est généralement nécessaire. Des gels anesthésiques locaux (comme ceux contenus dans les patchs Emla prescrits aux nourrissons avant un vaccin) peuvent être appliqués au besoin.
Côté technique, le praticien a le choix entre plusieurs instruments : ciseaux, scalpel, électrocoagulation ou laser au CO2.
Le laser est généralement privilégié car il permet d’éviter les saignements et d’obtenir une découpe plus précise et plus rapide.
Cependant, entre les mains de professionnels compétents, toutes les techniques mentionnées ci-dessus ont fait leurs preuves en matière de frénectomie.
Votre praticien choisira l’instrument qui lui semble le plus adapté et avec lequel il est le plus familier.
Dans la plupart des cas, on vous demandera de sortir de la pièce pendant l’intervention.
La durée de la procédure varie de 15 secondes à 2 minutes par frein (frein de langue, frein de lèvre).
Vous ne devriez donc pas être séparé de votre enfant plus de quelques minutes.
Bébé réagira certainement par des pleurs, mais il devrait bien vite retrouver son calme.
Si vous allaitez, il est conseillé de mettre Bébé au sein dès que possible.
Votre contact le rassurera, et vous pourrez dans certains cas constater immédiatement la disparition des sensations douloureuses auparavant associées à l’allaitement.
Cependant, ne considérez pas cette victoire comme acquise!
L’amélioration sera sûrement progressive : une bonne tétée le premier jour, deux le jour suivant… Tout devrait rentrer dans l’ordre dans les jours à venir, à condition de suivre à la lettre le protocole de soins post-opératoire recommandé!
Pour être certain de pérenniser les résultats de la frénectomie, tout va se jouer dans les 4 à 6 semaines suivant l’opération.
Les 7 à 10 jours suivants la frénectomie peuvent être compliqués. Bébé risque de souffrir et aura besoin de beaucoup de soins et d’attention.
L’inconfort du à sa blessure le gêne, les exercices d’étirements de la langue l’agacent, il peine à trouver le sommeil…
Tous ces changements sont pour Bébé une source de stress non négligeable.
Le garder dans vos bras, passer du temps en peau-à-peau, lui donner des bains chauds et le mettre au sein régulièrement sont autant de petites astuces pour lui prodiguer du réconfort et l’aider à passer ce cap difficile.
Votre simple présence suffit à le rassurer.
Le médecin vous prescrira sans doute un antalgique (doliprane) pour les premiers jours. N’hésitez pas à l’utiliser!
Prenez votre mal en patience : la douleur va rapidement disparaître et Bébé retrouvera sa bonne humeur en un rien de temps.
La blessure devrait avoir totalement cicatrisé d’ici environ 3 semaines.
Astuces pour aider Bébé à passer le cap
Le corps humain est programmé pour s’auto-réparer.
Vous est-il déjà arrivé de vous entailler le doigt en faisant la cuisine, au point qu’il vous manque un petit morceau de chair?
Quelques semaines plus tard, une fois la plaie refermée, votre doigt a retrouvé sa forme initiale. Tout est de nouveau conforme au plan d’origine.
Pour le frein de langue, c’est le même phénomène : si vous ne pratiquez pas les exercices post-opératoires prescrits, le frein va très rapidement se recoller.
Il reprendra sa forme initiale, et les restrictions de mobilité reviendront au galop.
Pour éviter ça, le médecin vous montrera différents exercices à faire à la maison, visant à étirer le frein de langue.
A pratiquer 4 à 6 fois par jour pendant au moins 2 semaines, ces étirements ne seront sans doute pas du goût de Bébé (particulièrement dans les jours suivants l’opération, quand la blessure est encore sensible).
Face aux pleurs de votre tout-petit, vous pourriez être tenté d’abandonner, et c’est tout à fait normal.
Il est pourtant primordial d’être assidu, même si les exercices vous semblent difficiles à réaliser et que Bébé n’apprécie pas vos efforts à leur juste valeur. Si vous laissez tomber, le frein de langue risque de se recoller, et tout sera à recommencer!
Prenez donc votre mal en patience, et gardez en tête que cette contrainte n’est que temporaire. Dans quelques semaines, Bébé et vous serez débarrassés!
Vous trouverez ci-dessous une vidéo (en anglais) du type d’exercices recommandés après une frénectomie.
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NB : Il n’y a pas d’étude scientifique sur les meilleurs exercices à pratiquer pour éviter que le frein de langue ne se recolle. Chaque praticien vous conseillera en fonction de son expérience en la matière. L’essentiel est d’être aussi régulier que possible.
Essayez de faire de ces exercices une sorte de jeu pour Bébé. Tout ce qui peut aider à rendre les étirements moins désagréable est le bienvenu.
Techniquement, le frein de langue est ce qu’on appelle un fascia.
Un fascia est une membrane fibro-élastique qui recouvre ou enveloppe une structure anatomique (un organe, un muscle…).
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les différents fascias sont interconnectés, depuis le crâne jusqu’aux orteils.
Lorsqu’un des fascias est tendu (comme dans le cas d’un frein de langue restrictif), il peut entraîner des douleurs et des compensations dans d’autres parties du corps, comme la région cervicale par exemple.
Lorsqu’on agit sur le frein de langue, l’équilibre installé change (un peu comme quand on se relâche après un gros coup de stress, et qu’on réalise subitement qu’on a vraiment mal au dos).
Après l’opération, il peut donc être très utile de faire appel à un chiropracteur spécialisé dans le traitement des nourrissons. Par des gestes doux et contrôlés, il peut apaiser les tensions (nouvelles et anciennes) et réaligner le corps de Bébé pour un confort optimal.
Si votre enfant tète encore (au sein ou au biberon), l’aide d’une consultante en lactation vous sera très utile dans les semaines qui suivront l’opération.
Elle pourra tout d’abord vous apporter son aide pour bien réaliser les exercices d’étirements indispensables à une bonne cicatrisation du frein de langue.
Mais elle pourra également vous montrer quelques astuces pour aider Bébé à acquérir des réflexes de succion et de déglutition “normaux” et à abandonner les contournements mis en place depuis sa naissance.
Enfin, elle sera à même de contrôler la bonne cicatrisation du frein, et de repérer tout risque de recollement.
Si l’intervention est tardive, Bébé a probablement développé de mauvaises habitudes pour contourner les restrictions imposées par le frein, notamment au niveau du language.
L’orthophoniste pourra si nécessaire proposer des exercices adaptés à l’âge et aux difficultés de l’enfant. En règle générale, si le frein a été relâché correctement, quelques séances suffisent à retrouver une élocution normale, mais certains cas peuvent être plus compliqués que d’autres.
Il faudra s’armer de patience et faire confiance à l’équipe de professionnels qui suit votre enfant.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à contacter le praticien ayant pratiqué la frénectomie. Il pourra vous conseiller des spécialistes compétents et vous rassurer quand à la bonne récupération de votre enfant.
Il semble que la présence ou non d’un frein de langue restrictif ait effectivement un caractère héréditaire.
Même si les études en sont encore à leur balbutiement, il semble que le processus d’apoptose incomplète se transmette souvent d’une génération à l’autre.
La piste d’un facteur génétique est à l’étude même si rien n’a encore été scientifiquement prouvé pour le moment.
La prévalence des freins de langue restrictifs dans la population semble en effet augmenter.
Toutefois, il est difficile de faire la part des choses entre la part due à une meilleure détection par les professionnels et celle attribuable à une réelle envolée du nombre de cas.
Le facteur génétique pourrait toutefois apporter une piste concernant la hausse du nombre de cas diagnostiqués.
En effet, l’épigénétique (= expression des gênes en fonction de l’environnement) pourrait jouer ici un rôle important.
L’influence de la pollution extérieure et de nos mauvaises habitudes alimentaires sur l’expression de nos gênes pourrait notamment impacter le processus d’apoptose in utero et expliquer la multiplication des cas d’ankyloglossie.
Cela n’a toutefois pas été démontré scientifiquement, et toutes les hypothèses restent envisageables.
Si vous souhaitez en savoir encore plus sur les freins de langue et les freins de lèvres, consultez l'excellent ouvrage Frein De Langue: Comment une Petite Corde Sous la Langue Affecte l’Allaitement, la Parole, l’Alimentation et Plus Encore.