Publié le : 2021-11-10 12:21:03
Catégories : Allaiter au quotidien
Votre bébé pleure à fendre l'âme? Rouge et tendu, rien ne semble pouvoir le calmer?
La sagesse populaire vous le dira : Il souffre certainement de coliques!
Mais ce terme fourre-tout, qui désigne des pleurs apparemment inexplicables, regroupe en fait deux types de situation bien distinctes : les pleurs de décharges, et les maux de ventre.
On fait le point sur ces deux types de "coliques" et comment les faire disparaître au plus vite.
Bébé est rassasié, vient d'être changé, ne semble avoir ni trop chaud, ni trop froid... et pourtant il pleure à fendre l'âme.
Ces pleurs intenses, incompréhensibles pour les parents, se produisent généralement en fin de journée, et peuvent malheureusement durer plusieurs heures, sans signes d'amélioration.
Peut importe que vous preniez Bébé dans vos bras, que vous lui chantiez une berceuse, que vous lui proposiez le sein en espérant l'apaiser... Rien n'y fait. Il finira par s'endormir d'épuisement, pour se réveiller parfois en sursaut après seulement quelques minutes, pour reprendre de plus belle.
Ces "crises", bien connues de nombreux parents, sont généralement appelés pleurs de décharge ou coliques.
Ils apparaissent entre deux et trois semaines de vie et disparaissent le plus souvent vers 2-3mois, et au plus tard entre le 4e et le 5e mois.
Souvent considérés comme inévitables, ces pleurs empoisonnent la vie des jeunes parents, leur faisant redouter l'heure fatidique du coucher du soleil.
Ils ne sont pourtant pas une fatalité.
Le stress joue un grand rôle dans votre état émotionnel, particulièrement en fin de journée.
Imaginez une journée de travail particulièrement éprouvante.
Vous avez un dossier important à boucler, votre supérieur est d'une humeur de dog, et vos collègues ne cessent de vous interrompre pour les prétextes les plus futiles.
Vous prenez sur vous et leur répondez avec le plus grand professionnalisme, tout en fixant la pendule avec inquiétude.
Plus le temps passe, plus vous êtes tendue.
Quand vous rentrez enfin chez vous, après une demi-heure dans les embouteillages, vous êtes au bord de la crise de nerfs.
Votre compagnon a le malheur de vouloir faire de l'humour pour vous aider à relativiser la situation... et vous explosez!
Vous passez la demi-heure suivante à déverser votre frustration sur lui, en oubliant qu'il n'est pour rien dans la façon dont votre journée s'est déroulée.
Vous finirez peut-être même par verser quelques larmes malgré vous, épuisée par cette tension qui n'a cessé de monter tout au long de la journée.
Le rapport avec les coliques de Bébé, me direz-vous?
Eh bien vous venez tout simplement de vous mettre à sa place.
In utero, Bébé était dans un environnement rassurant, parfaitement adapté à ses besoins.
Il n'avait jamais faim, froid ou chaud. Les bruits étaient assourdis et la lumière toujours douce et plaisante.
Dans les premières semaines de sa vie, ses sens s'affinent rapidement. Il est alors soumis à bien plus de stimulations qu'il n'en a jamais connu auparavant.
Une sensation étrange et désagréable le réveille le matin : son estomac lui fait mal. Il pleure... exprimant son inconfort devant la sensation de faim.
Après la tétée, une bulle d'air coincée dans son oesophage le dérange... puis viennent les picotements au niveau des fesses : sa couche est remplie.
Des sensations se succèdent tout au long de la journée, qu'il n'est pas encore capable de comprendre ou d'interpréter, et sur lesquels il n'a aucune prise.
Vêtement qui gratte, impression de froid quand on le déshabille, bruits stridents d'un moto qui passe dans la rue...
Bien sûr il y a aussi les sensations agréables : la chaleur de vos bras, le son familier et rassurant de votre voix, la bonne odeur de votre peau...
Mais tous les signaux, qui arrivent en continu au cerveau de Bébé, sont pour la plupart nouveaux, inconnus... Et stressants!
Comme vous, il est capable de les gérer tant bien que mal au cours de la journée... mais les tensions ont tendance à s'accumuler, jusqu'à l'explosion! D'où les fameux pleurs du soir.
Peu importe les efforts que vous déploierez pendant la crise : rien ne peut arrêter Bébé. Car malheureusement le mal est déjà fait. La solution pour l'éviter : anticiper!
Revenons à votre journée de travail infernale.
Une fois rentrée chez vous, vous essayez de vous détendre.
Vous mettez la musique que vous aimez... mais le bruit vous agace rapidement.
La voix rauque de la chanteuse, dont vous aimez d'habitude tellement le timbre, sonne à vos oreilles comme la craie qui crisse sur un tableau noir.
Votre compagnon vous propose gentiment un massage... mais l'odeur de l'huile de massage vous incommode, et le frottement de ses mains sur votre peau vous met les nerfs en pelote.
Votre système nerveux, déjà surchargé par toutes les sensations de la journée, reçoit chaque nouvelle information comme une agression, et réagit en conséquence... en produisant plus de stress.
C'est ce qui se passe également pour Bébé lorsque vous essayez de lui chanter une berceuse pour l'apaiser, ou de le masser alors qu'il est en crise.
Que faire alors? Anticiper.
Imaginez de nouveau votre journée au bureau. Vous êtes débordée, l'ambiance est à l'orage... Toutes les conditions sont réunies pour faire monter la tension.
Pourtant, à 10h, vous prenez une pause devant un bon café, en discutant avec cette collègue toujours positive, qui vous raconte une anecdote amusante. Au bout de dix petites minutes, vous revenez à votre bureau avec le sourire aux lèvres.
A midi, vous prenez un déjeuner sur le pouce avec votre amie d'enfance, en planifiant l'excursion que vous comptez faire ensemble le week-end prochain. Vous rentrez au bureau d'un pas léger, des images de voiliers plein la tête.
A 16h, devant une bonne tasse de thé, vous prenez quelques minutes pour pratiquer cet exercice de respiration appris dans un cours de yoga, et vous profitez d'un moment de paix intérieure.
Dans les embouteillages, vous mettez votre musique préférée du moment, et chantez à tue-tête dans votre voiture.
Quand vous passez la porte de votre appartement, vous pouvez être sûre que votre état d'esprit sera bien plus positif qu'il ne l'aurait été sans tous ces petits moments agréables.
Et votre niveau de stress sera sous contrôle, malgré les contraintes inévitables liées au travail et au transport.
Gageons même que vous avez boucler votre dossier bien plus rapidement!
Vous l'aurez compris : la clé pour gérer le stress est de s'accorder tout au long de la journée des moments de pause et de plaisir.
Ce principe s'applique, bien sûr, pour gérer les coliques de Bébé.
Voici quelques astuces pour offrir à Bébé une vie sans coliques.
La première règle pour éviter le stress concerne le sommeil.
Si vous avez un nourrisson, vous êtes certainement douloureusement consciente de l'importance du sommeil dans votre équilibre émotionnel.
Même une journée des plus banales peut ressembler à un parcours du combattant après une (ou plusieurs) nuit(s) d'insomnie. Pour éviter les pleurs du soir, il vous faut donc veiller à ce que Bébé dorme suffisamment.
Si Bébé a plus de 6 semaines, vous pouvez tester la méthode de Brigitte Langevin pour l'aider à faire rapidement ses nuits.
Dans la journée, il est également important de respecter les moments dédiés à la sieste. Pour les avoir toujours en tête, voici une petite infographie récapitulant les besoins de sieste de Bébé de 0 à 2 ans.
Vous pouvez télécharger la version PDF en cliquant simplement sur l'image.
Bien des parents pensent que Bébé s'auto-régule, et qu'il trouvera seul le chemin vers des siestes régulières en grandissant. Ce n'est pas toujours le cas.
Observez le rythme naturel de Bébé pendant quelques jours, et déterminez le(s) meilleur(s) moment(s) pour le mettre à la sieste. Faites-en ensuite un rituel, et couchez-le toujours aux mêmes heures, si possible au même endroit.
Adaptez le rythme en fonction de vos observations, au fur et à mesure que Bébé grandit. La régularité est la clé d'un sommeil paisible et réparateur.
Comme vous, Bébé a besoin de moments de plaisir et de détente pour faire descendre son niveau de stress au cours de la journée.
Il apprécie par-dessus tous les moments de contact avec vous et son papa.
Le peau-à-peau, les câlins et les massages tout au long de la journée font merveilles pour faire disparaître les pleurs du soir.
Si vous êtes du genre hyperactif, et redoutez de passer un long moment allongée avec Bébé en peau-à-peau, il existe aujourd'hui des t-shirts qui vous permettent de vaquer à vos occupations tout en satisfaisant le besoin de contact de votre tout-petit.
Vous pouvez aussi profiter d'un changement de couche pour masser Bébé, avec une huile d'amande douce par exemple, en lui parlant doucement.
Le portage physiologique est également un excellent moyen d'apaiser Bébé : le balancement naturel de votre corps lui rappellera sa vie in utero, et lui procurera un sentiment de sécurité indispensable à la détente.
Essayez d'instaurer un maximum de rituels apaisants dans la journée de Bébé, même s'il vous semble parfaitement heureux et détendu.
Maintenir son niveau de stress au plus bas tout au long de la journée est la meilleure garantie de ne pas avoir à affronter les coliques de Bébé le soir venu.
Bébé a eu son comptant de sommeil pour la journée et vous avez veillé à faire redescendre son niveau de stress tout au long de la journée. Toutes les conditions sont réunies pour que Bébé soit détendu et serein lorsque le soir tombe... Mais il est de nouveau inconsolable!
Vous vous sentez désarmée et c'est bien normal.
Un des facteurs que l'on oublie trop souvent lorsqu'il s'agit de prendre soin d'un nouveau-né, c'est sa propre santé.
Les semaines qui viennent de s'écouler vous ont probablement mise à rude épreuve. Manque de sommeil, vigilance constante, sentiment d'impuissance face aux pleurs du soir : votre niveau de stress personnel est sans nul doute assez élevé.
Et lorsque vous voyez arriver la nuit, vous ne pouvez vous empêcher d'angoisser, craignant une nouvelle crise de colique interminable.
Malheureusement pour vous, les bébés sont des éponges à émotions : votre enfant ressent votre peur et il en déduit qu'un danger menace.
Son système est subitement inondé de cortisol (l'hormone du stress) et il répond de la seule façon qu'il connaisse : en pleurant.
Ses pleurs alimentent votre angoisse, et le cercle vicieux des coliques se met en place pour la soirée.
Pour casser ce cercle infernal, il va vous falloir prendre soin de vous, trouver le temps de souffler.
Plus facile à dire qu'à faire avec un nourrisson à la maison, me direz-vous!
Pourtant quelques petites astuces peu chronophages peuvent vous apporter plus de sérénité.
Un espace en désordre crée automatiquement du stress. Les pros du rangement appellent cela la "silent to-do list" (la liste silencieuse des choses à faire).
Chaque fois que vous entrez dans une pièce, c'est comme si toutes les choses en désordre vous criaient de les ranger.
Que vous n'ayez ni le temps, ni l'énergie, ni même l'intention de le faire n'y change rien : cela crée automatiquement un stress supplémentaire.
C'est pour cette raison qu'il est si agréable d'arriver dans une chambre d'hôtel impeccable, ou dans une pièce au décor minimaliste et épuré : rien à faire, rien à ranger, la sérénité nous envahit immédiatement (ça marche même en photo!).
Si vous en avez la possibilité, offrez vous quelques heures de ménage hebdomadaires pendant les premiers mois de Bébé. Vous pouvez même les ajouter à votre liste de naissance (bien plus utile qu'un n-ième doudou!) ou demander à un membre de votre famille de vous aider.
Cela vaut aussi pour les autres "corvées" dont vous pouvez avoir la charge, comme les repas ou les courses par exemple. Faites vous livrer si c'est possible, ou déléguez au papa quand c'est possible.
Oubliez tout simplement les tâches non urgentes ou essentielles : il sera toujours temps de vous en préoccuper quand Bébé aura un peu grandi.
En résumé : tout ce qui vous permet d'alléger votre charge mentale est bon à prendre.
Et si vous investissiez dans une bonne écharpe de portage?
Cela vous permettrait d'avoir les mains libres pour vaquer à vos occupations, et Bébé adore généralement retrouver les sensations de la vie in utero, en étant blotti tout contre vous.
Ca n'a sans doute l'air de rien, mais retrouver une certaine autonomie de mouvement peut faire beaucoup de bien au moral!
Dans les premières semaines avec Bébé, on a tendance à s'oublier totalement, entièrement accaparée par ses besoins. On veut être totalement disponible et répondre à chacune de ses sollicitations immédiatement. Pourtant, même la plus attentionnée des mamans a besoin de souffler de temps en temps!
Pourquoi ne pas laisser Papa prendre sa place, en lui confiant le rituel du bain par exemple.
Vous en profiterez pour faire quelque chose qui vous fait du bien et vous détendre. Lire quelques pages d'un bon livre en écoutant votre musique préférée, prendre un bain, faire une petite promenade dans le quartier...
Vous aérez l'esprit pendant une petite heure vous permettra de faire redescendre votre niveau de cortisol, et d'aborder plus sereinement les évènements à venir.
Il existe des exercices de respiration, comme la cohérence cardiaque par exemple, qui peuvent vous aider à calmer votre système nerveux en quelques minutes.
Vous pouvez aussi pratiquer notre exercice de sophrologie gratuit : 15 minutes seulement suffiront à vous apaiser. Utilisez l'enregistrement autant de fois que nécessaire dans la journée pour retrouver le chemin de la sérénité.
Prenez le temps de souffler, instaurer un rituel apaisant pour vous aussi avant la fameuse heure des pleurs : plus vous serez détendue, plus Bébé aura de chances d'être calme et serein.
Bien sûr, le stress de Bébé n'explique pas à lui seul tous les types de coliques.
Les coliques liées à un problème digestif ont des causes propres, qu'il convient d'identifier si on veut en finir avec les coliques.
Les coliques liées à des problèmes digestifs surviennent généralement après chaque tétée. Elles ne sont pas concentrées le soir, et sont donc facilement différentiables des pleurs de décharge.
Bébé pleure beaucoup dans la journée? Il semble souffrir, se tortille, se tend? Ses selles sont de couleur vertes et explosives? Il régurgite énormément?
Ballonnements dus à la trop grande quantité d'air avalé pendant les tétées, irritation provoquée par un excès de lactose, allergie alimentaire... Les causes des coliques digestives chez le bébé allaité sont nombreuses.
Identifier la source du problème vous permettra de mettre fin au calvaire de Bébé, et de dire adieu aux coliques.
Bien des causes peuvent se cacher derrière les coliques du Bébé allaité, certaines en lien direct avec l'allaitement, et d'autres sans rapport.
Aussi surprenant que ça puisse paraître, certaines marques de vitamines D contiennent des excipients susceptibles de provoquer des maux de ventre chez Bébé.
C'est le cas notamment des huiles essentielles à base d'orange, utilisées pour améliorer le goût des produits.
A titre d'exemple, la vitamine "Zyma D", très souvent prescrite par les pédiatres, contient cette huile essentielle potentiellement irritante.
Il existe heureusement plusieurs marques alternatives, plus adaptées aux estomacs réactifs : Pediakids, Ergy D, D.plantes, Baby DDROPS...
Un simple changement de vitamine D pourrait bien faire des miracles sur les coliques de votre tout-petit. Parlez-en avec votre pédiatre ou votre pharmacien, qui sauront vous conseiller.
La naissance est un évènement traumatisant pour le corps de Bébé. Compressé pendant de longues heures pour passer à travers votre bassin, parfois extrait à l'aide de forceps, il peut garder des séquelles physiques de l'évènement.
Des tensions dans la mâchoire ou la nuque peut l'empêcher de téter correctement. Des blocages au niveau intestinal peuvent perturber sa digestion.
Une visite chez un ostéopathe spécialisé dans le traitement des nourrissons peut faire des merveilles sur les coliques.
Le web regorge de témoignages de parents reconnaissants, qui ont vu leur cauchemar prendre fin après une simple visite chez l'ostéopathe.
Cela pourra également aider à faire disparaître les crevasses dues à une éventuelle mauvaise succion de Bébé.
Attention : tous les ostéopathes ne sont pas formés à la prise en charge des nourrissons.
N'hésitez pas à vous renseigner auprès de votre consultante en lactation, qui saura vous aiguiller vers un professionnel qualifié.
Une fois cette seconde piste écartée, il convient de s'intéresser de plus près à votre allaitement.
Une mauvaise succion peut être source de bien des maux pour Bébé... et pour vous.
Si elle est provoqué par des tensions physiques (cou, mâchoire), elle peut, comme on l'a vu, être corrigée par un passage chez l'ostéopathe.
Mais elle peut aussi être causée par une mauvaise position au sein (Voir les 5 règles d'or d'une bonne position), ou par un frein de langue ou de lèvres.
Dans tous les cas, Bébé va avaler beaucoup d'air au cours de la tétée. Cela va provoquer des ballonnements inconfortables voire douloureux, et Bébé ne manquera pas de le faire bruyamment savoir!
En cas de doute, faites appel à une consultante en lactation pour faire vérifier la position de Bébé au sein.
Elle pourra également vous donner son avis sur l'éventuel caractère problématique des freins de Bébé, et vous aiguiller vers un professionnel qualifié pour confirmer le diagnostic.
En savoir plus sur le frein de langue et ses conséquences
Votre corps, trop zélé, produit plus de lait que votre petit-bout ne peut en consommer.
Cela ne semble a priori pas problématique, un garde-manger trop plein étant généralement considéré comme une bonne chose.
Mais dans le cas de l'allaitement, cela peut provoquer de réels désagréments.
En effet, le lait de début de tétée, très aqueux et fortement concentré en lactose, est très différent du lait de fin de tétée, riche en gras et en nutriments essentiels à la digestion.
Si vous produisez trop de lait, Bébé ne vide pas complètement le sein, et n'a donc pas accès au lait de fin de tétée. Il ingère trop de lactose, et sa digestion est perturbée.
Une hyperlactation se traduit chez Bébé par des selles très liquides, de couleur verdâtre.
Les maux de ventre révélés par les coliques en sont la conséquence directe.
Pour faire disparaître les coliques, il va vous falloir diminuer votre production de lait. Pour cela, vous pouvez par exemple utiliser la technique de l'allaitement par plages horaires.
Si vous avez un réflexe d'éjection fort, il est fort possible qu'il soit responsable des coliques de Bébé.
En effet, débordé par l'afflux massif et rapide de lait au moment du réflexe d'éjection, Bébé avale une grande quantité d'air.
Il a également plus de chance d'écourter les tétées et de ne pas bénéficier du lait de fin de tétée, plus riche en lipides, et pauvre en lactose.
Tous ces facteurs contribuent à provoquer un inconfort digestif chronique. Bébé est ballonné, digère mal : cela explique les coliques dont il souffre.
Vous pouvez atténuer, voire faire disparaître le problème, en suivant nos conseils pour allaiter avec un REF.
Dernier piste pour expliquer les coliques de Bébé : une allergie alimentaire.
Le lait maternel est un aliment extrêmement digeste, et parfaitement adapté aux besoins de Bébé.
Toutefois, certaines protéines présentes dans l'alimentation de la mère, comme les protéines de lait de vache, peuvent provoquer chez Bébé une puissante réaction allergique.
Bébé régurgite fréquemment, à distance des repas? Sa courbe de poids stagne? Il est possible qu'il souffre d'une allergie aux Protéines de Lait de Vache (PLV).
Bon à savoir : La courbe de poids des bébés allaités est différente de celle des bébés nourris au biberon. C'est pourquoi l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a établi des courbes de poids de référence pour les bébés allaités de 0 à 2 ans.
Il peut être utile de les consulter avant de tirer des conclusions.
Les maux de ventre associés peuvent expliquer les crises de pleurs de Bébé, parfois plusieurs heures après la tétée.
Malheureusement, il n'existe pas de test fiable pour diagnostiquer cette allergie.
La seule manière d'éliminer cette piste de manière irréfutable est de procéder à une éviction totale des PLV de votre alimentation pendant une période minimum de 2 à 3 semaines.
Attention : si vous souhaitez tester la théorie d'une allergie aux PLV chez Bébé, sachez que les industriels les dissimulent sous toutes sortes d'appellation : albumine, caséïne, lactalbumine, lactoglobuline, lactosérum, graisse butyrique...
Il est donc extrêmement difficile de s'assurer de ne pas en consommer lorsqu'on utilise des produits transformés.
Il vous faudra donc vous résoudre à cuisiner au maximum des produits non transformés (fruits, légumes, céréales) et éviter lait, yaourts et crème pendant quelques temps.
Si au bout de 2 à 3 semaines, vous constatez que les coliques s'estompent, vous tiendrez votre coupable.
L'adoption d'un régime sans PLV pour toute la durée de l'allaitement sera dès lors nécessaire.
Il vous faudra également être prudente lors de la diversification.
Bon à savoir : il existe un groupe Facebook dédié aux parents de bébés allergiques aux PLV, sur lequel vous pourrez trouver de nombreuses informations, et du soutien si nécessaire.
En attendant de résoudre l'éventuel problème de fond identifié précédemment (freins à couper, hyperlactation à réduire, REF à dompter...), voici quelques astuces pour vous permettre de soulager au maximum les coliques de Bébé.
Installer Bébé en appui sur son ventre permet d'étirer son abdomen. Cela peut faciliter l'évacuation des gaz et diminuer les ballonnements.
Ces stations à plat ventre doivent se faire sous votre étroite surveillance, jamais pendant les périodes de siestes ou la nuit.
Les études réalisées montrent en effet que coucher les bébés sur le ventre pour dormir favorise la mort subite du nourrisson.
Il n'existe cependant aucun risque à mettre Bébé dans cette position pendant ses temps d'éveil, sous l'oeil attentif d'un adulte.
Installer Bébé sur le ventre plusieurs fois par jour peut contribuer à réduire ses coliques digestives.
Vous pouvez par exemple profiter des changements de couche pour masser Bébé et l'aider à évacuer les gaz accumulés dans ses intestins. Voici une petite vidéo pour vous expliquer la marche à suivre.
Ce type de massage est à utiliser de manière préventive. Si Bébé est déjà en train de pleurer, mieux vaut essayer la position du tigre dans l'arbre.
Cette technique peut être utilisée pendant la crise, pour soulager la douleur de Bébé, mais aussi à tout moment de la journée pour lui apporter bien-être et sérénité.
Tenez Bébé dos contre vous, et passez votre bras gauche en travers de sa poitrine, en veillant bien à faire pendre son bras gauche sous le ventre afin d'offrir un appui confortable à sa tête et à son cou dans le creux du coude.
Passez votre main droite entre les genoux de Bébé et posez votre paume à plat sur son ventre, en répartissant son poids également sur vos deux bras.
Nichez son pied dans le creux de votre bras droit, et retourner votre bébé pour le coucher sur votre main.
Avec votre bébé couché à plat ventre sur votre main, pétrissez doucement son ventre de part en part avec main détendue.
Le poids de son corps sur votre main en mouvement augmente l'efficacité du massage, car vous pouvez alors obtenir un contact plus accentué sans appuyer.
Si au bout de quelques minutes, la douleur ou l'inconfort de votre bébé ne semble pas s'atténuer, promenez-vous dans cette position en lui tapotant doucement la poitrine.
NB : Répétez fréquemment cette technique, et essayez d'en faire une position habituelle pour porter votre bébé.
Extrait du livre Les bons gestes du massage pour le bébé de Peter Walker
Dernière astuce pour soulager les maux de ventre de Bébé : utiliser une bouillotte sèche.
Ce type de bouillottes, généralement remplies de graines, permet de restituer une chaleur douce et saine.
Réchauffées en une minute au micro-ondes, elles peuvent avoir un effet apaisant sur les coliques.
En décontractant les muscles et en activant la circulation dans la zone concernée, elles aident à soulager les maux de ventre de votre petit-bout.
Posez-là sur le ventre de Bébé, et laissez la chaleur opérer.
Bon à savoir : La durée de la chaleur produite par une bouillotte sèche varie entre 15 et 30 minutes, selon la taille de la graine qu’elle contient.
En effet, plus la graine est petite et plus la durée sera longue. Les bouillottes remplies de graines de lin apporteront par exemple une chaleur plus durable que celles avec des noyaux de cerises.
Choisissez toujours une bouillotte adaptée à la taille de Bébé, réalisée avec des matériaux "clean" (tissus bio et certifiés OEKO-TEX®️ ).
Autre précaution utile : testez toujours la bouillotte sur votre propre ventre ou sur l'intérieur de votre poignet (zones sensibles à la chaleur) avant de l'appliquer sur le ventre de Bébé.
Pratique : la bouillotte pourra aussi vous servir à réchauffer le lit de Bébé avant de l'y déposer.
Un dernier conseil important concernant les coliques de votre nourrisson : si rien ne semble fonctionner, essayez de lâcher prise.
Bien sûr, c'est loin d'être facile. Mais dites-vous que vous torturez n'aidera en rien Bébé à aller mieux, bien au contraire.
Comme évoqué précédemment, Bébé est très sensible à vos émotions. Votre stress est une source d'angoisse supplémentaire pour lui.
Plus vous parviendrez à vous détendre, plus vous aurez de chance de parvenir à l'apaiser.
Si vous avez écarté les causes classiques des coliques évoquées plus haut, il y a de fortes chances que les soucis digestifs de Bébé disparaissent au fur et à mesure que son système digestif gagnera en maturité. Il vous faut donc être patiente.
Toutefois, si vous avez l'impression que Bébé souffre beaucoup, n'hésitez pas à en parler avec votre pédiatre. Il pourra conduire des examens plus poussés pour déterminer la cause éventuelle de la douleur.
Il arrive que Bébé réclame frénétiquement le sein en fin de journée, faisant ce que l'on appelle des tétées groupées. Il peut passer jusqu'à 3 ou 4 heures au sein, prenant régulièrement de petites quantités de lait.
Ce phénomène physiologique, bien qu'un peu contraignant pour la maman, participe au bon déroulement de l'allaitement, et au maintien de la lactation.
Il peut aussi contribuer à rassurer et apaiser Bébé en fin de journée, et éviter les fameux pleurs de décharge.
Si vous craignez d'être coincée pendant plusieurs heures chaque soir, pensez au portage et investissez dans un ou deux vêtements d'allaitement pratiques.
Bébé pourra téter autant qu'il le souhaite pendant que vous vaquez tranquillement à vos occupations
Les coliques digestives peuvent tout à fait être provoquées par un RGO.
Si Bébé régurgite beaucoup, à distance des repas, et semble souffrir après chaque tétée, il est fort possible qu'il souffre de RGO.
Si c'est le cas de votre tout-petit, jetez un oeil à notre article dédié, et découvrez comment venir à bout du RGO.
Mais elles peuvent également, comme on l'a vu, avoir d'autres causes.
Dans le doute, prenez le temps de vérifier chaque piste (vitamine D, mauvaise succion, ...). Vous aurez ainsi toutes les chances de trouver la véritable cause des maux de ventre de Bébé, et de vous en débarrasser au plus vite.
Bébé vous semble constipé? Vous vous inquiétez de l'absence de selles dans ses couches?
Il convient de connaître la "norme" concernant les bébés allaités.
Age | Selles |
---|---|
4 à 6 semaines | 2 à 3 selles par jour |
6 semaines et + | variable d'une tâche jaune à chaque change à 1 selle volumineuse tous les quelques jours |
Dans tous les cas, la couleur des selles doit naturellement être jaune d'or, et avoir la consistance des oeufs brouillés.
Les bébés allaités ne connaissent pas la constipation, mais traversent parfois des périodes de ce que l'on appelle "des selles rares d'enfant au sein".
Ils font des selles tous les trois, quatre, huit jours et même parfois de façon encore plus rare.
Si l'enfant semble par ailleurs en bonne santé, émet des gaz et urine normalement, il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
Ce phénomène, encore inexpliqué, n'a rien de préoccupant.
Inutile de vous ruer sur la bouteille d'Hépar, ou de lui faire boire du jus d'orange pour essayer de débloquer la situation. Les selles arriveront tôt ou tard, et vous serez certainement débordée par leur abondance!
Si votre bébé semble souffrir de maux de ventre, l'explication est ailleurs. Testez toutes les causes probables de coliques pourra certainement vous éclairer.
Liens utiles :
Gérer un réflexe d'éjection fort