Quand on parle de frein de langue, on fait le plus souvent référence à cette petite bande de peau qui relie la langue au plancher buccal.
Si vous êtes comme moi, vous aurez beau vous regarder dans le miroir en soulevant la langue, vous ne verrez strictement rien. Car tout le monde n’est pas égal en matière de frein de langue!
Alors pourquoi certains ont la langue arrimée au plancher presque jusqu’au bout quand d’autres ne semblent pas avoir le plus petit frein ?
L’explication réside dans notre vie in utero.
Pendant la grossesse, quand la bouche du foetus se forme, la langue est partie intégrante du plancher buccal.
Plus tard au cours du développement du bébé, intervient un phénomène appelé apoptose (ou mort cellulaire programmée) : une partie des cellules qui relient la langue au plancher de la bouche vont mourir pour permettre la différenciation des deux structures.
De cette façon, la langue devient un élément mobile, relié au reste de la bouche uniquement par sa base.
NB : Ce même phénomène de mort cellulaire intervient également dans le processus de séparation des doigts et des orteils (initialement tous reliés entre eux in utero).
Pour des raisons encore mal connues, cette mort cellulaire programmée est parfois incomplète.
Cela laisse la langue attachée au plancher buccal, de manière plus ou moins restrictive, et plus ou moins visible.
Selon différentes études, entre 20 à 25% des bébés naîtraient aujourd’hui avec un frein de langue.
Le frein de langue est un reste de tissu embryonnaire reliant la surface inférieure de la langue au plancher buccal, susceptible de restreindre le mouvement normal de la langue.
En un mot comme en cent, le frein de langue ne sert à rien.
Comme évoqué précédemment, il s’agit simplement d’un raté dans le processus embryonnaire.
La meilleure preuve de son absence d’utilité fonctionnelle réside dans le fait que quantité de personnes vivent parfaitement sans.
Le terme “frein” peut induire en erreur. Cette petite bande de peau peut certes agir un peu comme le frein à mains d’une voiture... mais elle peut aussi servir uniquement de décoration!
Ce qu’il est impératif de comprendre, c’est que tous les freins de langue ne sont pas restrictifs.
C’est uniquement lorsque la présence du frein de langue limite le mouvement de la langue qu’il peut avoir un impact négatif sur la vie de l’enfant.
On parle alors de frein de langue restrictif ou ankyloglossie.
Un frein de langue ne pose problème que s’il limite les mouvements de la langue.
Visible sous la langue, ce type de frein est le plus facile à diagnostiquer :
Ce type de frein est plus difficile à repérer et plus souvent oublié :